Tanguy Colas des Francs

RACINES EN POTS

Pour une plante, la croissance en pot constitue ce qu’il y a de plus antinaturel. D’un côté la plante en pot devient potentiellement mobile, elle peut être déplacée ici ou là. De l’autre pour la partie souterraine le territoire de prospection s’avère limité. La plante cherche spontanément à échapper à cette mobilité en cage en explorant par son système racinaire l’intégralité des contours de son contenant jusqu’à en prendre la parfaite contreforme. Ces plantes s’avèrent souvent condamnées, même remisent en pleine terre, les racines emmêlées en se développant ensuite entrainent un étranglement des tissus fatal à un développement correcte de la plante. Ce phénomène est récurrent à toutes les plantes ayant grandi en pot, en jardineries ou en pépinière, on parle de chignonage. A défaut de constituer des végétaux qui puissent croitre librement, ces oublis, ces erreurs permettent de constituer un cabinet de curiosité, une sorte de bestiaire
végétal de ces systèmes racinaires emprisonnés.

2009 – 2019 –
Travail d’inventaire
Recherche personnelle