Parmi les végétaux, certains se refusent aux nomenclatures de classements. Entre l’arbuste et l’arbre, entre la plante annuelle et la plante bisannuelle, entre les vivaces et les buissons, les limite sont parfois ténues voire aléatoires. J’ai une affection particulière pour ces végétaux qui donne à voir que le classement n’est jamais rien d’autre qu’une organisation pour identifier des clés de lecture. En aucun cas, il ne peut faire vérité absolue. Ces végétaux difficiles à ranger sont en général animés par leur très forte plasticité, c’est-à-dire leur capacité à prendre des formes très variables selon les situations. C’est le cas du charme que vous vous trouverez en haie régulière au jardin, mais également en arbre élancé en pleine forêt, voir en arbuste dans les haies bocagères. Il en est du même ordre pour l’érable champêtre, le buis ou l’if. Les jeunes hêtres voire les sapins peuvent supporter jusqu’à certaines limites d’être conduit à la fois en haie régulière et en forme libre. Il en résulte une forme végétale combinée mais pourtant produite par un même végétal. Sachant cela, il est alors possible de conduire certains végétaux pour qu’ils répondent aux impératifs du jardin, tout en les laissant à leur forme libre.