Les centres de stockage des déchets inertes ou ménagés prennent places sur les pourtours des agglomérations. La rentabilisation de ces centres semble tenir à la condition de charger les surfaces d’un maximum de matière. Le savoir-faire qui s’est développé dans l’agencement le plus optimum de ces masses de déchets conduit aujourd’hui à des modifications significatives des lignes d’horizons en périphérie urbaine. En Ile-de-France, ces nouveaux reliefs régulièrement disséminées dans les plaines autour de l’agglomération parisienne dessinent progressivement une nouvelle géographie. Vu de l’extérieur, l’énergie manifestée par le balai continu des camions qui livrent 10 tonnes par 10 tonnes les briques de ces monticules a tout du rituel païen. Les silhouettes que prennent ces monticules n’ont plus rien à voir avec leur ancêtres terrils ou crassiers résultante stricte de l’activité industrielle. Ils prennent désormais des formes dessinées qui tentent un mimétisme avec les reliefs alentours. Une fois recouvert d’une nappe de terre végétale, puis reboisés ou remis en cultures, ces monticules qui s’élèvent sur 20 à 30m de hauteurs sont présentés par leurs instigateurs comme un retour à l’état initial, mais optimisé d’une valeur de biodiversité étant donné la plantation à forte densités de végétation d’essences variées.