L’électricité semble être disponible comme par magie dans les agglomérations. Si les réseaux sont systématiquement enterrés ou camouflés à mesure que la ville se densifie, il en est tout autrement sur les périphéries et les espaces servant de ces lieux de vie. A tel point que l’on peut pressentir mesurer l’ampleur d’une ville à mesure que l’on s’en approche par la recrudescence de territoires assujettis à son bon fonctionnement. Les lignes à hautes tensions dans la famille des nombreux réseaux que développe nos sociétés se place dans un statut hybride entre matérialité et immatérialité. A l’inverse des routes, autoroutes, ou chemin de fer, leur faible prégnance au sol ne redistribue pas ou faiblement les emprises foncières traversées par les réseaux électrique. Pourtant à l’inverse des ondes hertzienne, satellitaires ou mobiles, ces lignes apparaissent de manière continue dans le ciel, et leurs directions sont marquées. C’est peut-être de cette ambiguïté entre archaïsme et futurisme que les lignes à haute tension suscitent une fascination partagée entre rejet et attachement.